Direction la salle de cinéma la plus proche pour découvrir un petit détachement de l'armée en poste avancé : Un "chef", des soldats sous les ordres et une mission qui semble se dérouler "tranquillement" jusqu'à la disparition soudaine de l'un d'entre eux.

Lorsque le rationnel se confronte à l'irrationnel, lorsque la chaîne de commandement de l'armée se retrouve face aux demandes des familles et des hommes, lorsqu'une mission est plus importante qu'un homme... les thèmes abordés dans ce film sont multiples et les scénaristes prennent leur temps pendant que les acteurs, Jérémie Renier en tête, oscillent entre une présence forte à l'écran et un effacement presque total dans ces paysages, ce monde qui n'est pas le leur...

Le film souffre de quelques longueurs mais cela permet de se mettre à la place de ces soldats qui surveillent des montagnes à longueur de journée ce qui leur laisse le temps de cogiter... La bataille entre croyants et sceptiques est finalement plus forte que celle entre les différents belligérants ce qui donne quelques scènes plus faibles (les rencontres avec "l'ennemi" ne sont pas toujours réussies) mais relance la machine pour un tour.

"Ni le ciel ni la terre" fait partie de ces films qu'il faut nourrir soit même pendant la séance : si vous restez inactifs et attendez que l'on vous serve une intrigue complète vous en serez pour vos frais mais si vous mettez votre imagination en marche et que vous prolongez les ramifications proposées à l'écran, vous trouverez dans ce film de guerre ou les fusils ne sont pas ceux qui font le plus de dégâts, une belle réflexion sur l'armée, sur les croyances et sur la confrontation des deux.

Bref, pour un premier film, cela montre de jolies choses qui demanderont à être développées mais c'est déjà pas mal !
.O.